La crise du milieu de vie

Cette notion de crise de milieu de vie me semblait totalement abstraite, comme quelque chose qui n’arriverait qu’aux autres…et depuis quelques mois, à l’approche de mon quarantième anniversaire, voilà que je réalise beaucoup de choses. Comme une phase de bilan. Il n’y a pas forcément de nostalgie, nul besoin qu’on me rassure en me disant « mais arrête, t’es pas vieille ». Le sujet est ailleurs. Dans un constat. Je ne fais plus partie des « jeunes ». Si je croise des personnes de 20 ans, ils m’appellent désormais « madame ». Et c’est. C’est, juste. Un constat que le temps a filé à une telle allure, que je n’ai pas réalisé avant que je n’avais plus 20 ans. Que sans doute une grosse moitié de ma vie terrestre est déjà passée.

Peut-être que le fait d’accompagner beaucoup de jeunes retraités ces derniers temps, m’aide aussi à faire ce bilan de vie.
C’est étonnant de voir que tout cela est derrière. Est-ce que je regrette mes jeunes années ? Je ne suis pas convaincue, plus d’insouciance, moins de responsabilité mais moins de libération. Les années m’ont enseignée comment me libérer de mon mental, de mon ego, de cette partie de moi qui rumine et m’apporte souffrance et emprisonnement. Le corps physique évolue, certes, tout cela est moins esthétique que ça ne l’était à 20 ans mais est-ce que je savais apprécier ? Non.

Accepter que le temps passe, que je suis ici et maintenant et que tout cela est juste.

Pourquoi parle-t-on de crise, alors ? J’ai le sentiment que c’est l’heure d’un bilan.

Quelle femme je suis ? Quelle femme j’ai envie d’être aujourd’hui ? Quelle femme, dans mon couple ? Quel couple aussi ? Quelle mère, j’ai envie d’être ? Quelle amie ? Quelle fille pour mes parents ?

Voilà où j’en suis aujourd’hui, à l’aube de ma quarantaine.