Un petit billet d'humeur pour faire l'éloge du bon sens de ma grand-mère…Je me souviens comme ça m'avait vexée le jour où elle m'a demandé ce que je faisais comme boulot et que j'avais désespérement essayé de lui expliquer à quoi servait une responsable marketing d'un magazine de presse télé…Elle ne comprenait pas le sens de tout ce que je lui racontais et avait conclus notre discussion par un "moi, tes magazines, ça me sert à allumer mon feu sous le galletier pour faire des crêpes."

Aujourd'hui, après avoir, moi aussi, longtemps cherché du sens à tout ça, je comprends tout à fait son incompréhension ! C'est elle qui avait raison. Le bon sens du paysan breton. Que pouvait-elle comprendre d'une vie professionnelle dont la vocation est de trouver des stratégies pour vendre plus d'un magazine, tout ça pour remplir les poches -déjà bien garnies- d'actionnaires anglais que je n'avais même jamais vus en vrai ? elle qui passait ses journées à traire ses quelques vaches, plumer ses poulets, ramasser ses oeufs, donner les épluchures aux poules et aux lapins et cultiver son lopin de terre pour manger ses légumes. Evidemment que le plus important, c'est d'avoir de quoi allumer le feu pour faire des crêpes, m'enfin !
De la même manière, je repense souvent à elle quand j'entends tout le monde se mêler des choix et décisions des autres (et parfois des miens par la même occasion). Elle disait régulièrement dans un savoureux patois gallo: "chacun dans son pré et les vaches seront bien gardées". Bien parlé Mémé !
C'est d'ailleurs ce que j'aurais bien eu envie de dire à Frigide Barjot pendant les manif anti mariage pour tous 😉

Sur ce, bon dimanche à tous.

Le bon sens de mémé