16 AVRIL 2013

C’est vrai que ceux qui m’ont connue il y a 10 ans ont du mal à me reconnaître aujourd’hui et inversement, ceux qui me connaissent aujourd’hui ont du mal à imaginer celle que j’étais à l’époque. Et pourtant.

Le changement n’a pas été radical. Les choses ne se sont pas installées en un jour. Petit à petit, à coup de prises de conscience, de synchronicités, de cadeaux de la vie, je suis devenue un être plus conscient de la valeur humaine, de la terre, du besoin de les protéger toutes les deux.

Je crois que ça a commencé en 2009 un jour où j’avais rendez-vous pour refaire ma French manucure. J’étais en retard au rendez-vous, bloquée dans les bouchons et là, j’ai réalisé à quel point tout cela ne me rendait pas heureuse. J’ai appelé pour annuler le rendez-vous et ai fait demi-tour. De retour à la maison, je me suis demandée après quoi je courrais, qui je voulais épater en essayant de réussir dans mon boulot et surtout quel était le sens de tout ça. Travailler plus pour dépenser plus. Véronique, 33 ans, activité principale : consommer. Me créer sans cesse de nouveaux besoins. Pourquoi avais-je besoin d’une French manucure alors que j’avais très bien vécu sans pendant des années?

Le deuxième électrochoc a été un peu plus déstabilisant. En été, j’ai décidé de faire une retraite de méditation vipassana de 10 jours, sans trop savoir à quoi m’attendre. 10 jours très durs physiquement, moralement mais qui ont ouvert une porte en moi.
Je n’étais déjà pas bien depuis plusieurs mois (années?) dans mon couple. Le fossé se creusait de plus en plus entre mon conjoint de l’époque et mes prises de conscience. De retour à la maison, je découvre qu’il a un nouveau pull. Il m’annonce que, comme il ne parvenait pas à choisir, il l’a acheté en 4 couleurs. C’est là que j’ai pris la décision de chercher un appartement.
C’était notre ultime tentative de sauvetage de couple, j’avais vendu tous mes meubles pour réaménager avec lui quelques mois auparavant. Je n’avais plus rien et je me sentais furieusement libre. Pas encore assez puisque j’ai décidé de m’alléger encore de quelques fringues et sacs de marque. J’ai fait le bonheur de mon entourage féminin en donnant.
J’ai pris un petit appartement en me demandant si j’allais être capable de l’assumer. En me lançant à mon compte, j’avais divisé mon salaire par 6. Bizarrement, je n’ai jamais payé mon loyer avec le moindre jour de retard et n’ai jamais emprunté un euro à qui que ce soit. L’Univers s’arrangeait toujours pour me donner un coup de pouce quand j’en avais besoin pour m’encourager à continuer dans cette voie-là.

Petit à petit, tout se mettait en place, j’ai commencé par trier mes poubelles. Puis acheter majoritairement bio, lire les étiquettes de ce que je consommais. Chercher des magasins où acheter en vrac pour éviter le suremballage. Privilégier les achats locaux au maximum. Boycotter le made in China. Faire un max de récup.
Fatalement, comme je n’avais plus un meuble, j’ai du apprendre à être créative pour mon intérieur. J’ai fait un peu de troc aussi, contre quelques séances de coaching, je demandais de l’aide.
Je faisais encore pas mal la fête et réalisais que je fuyais encore en faisant ça. Je n’étais pas au bout du chemin.

Quelques retraites de méditation plus tard, j’ai décidé d’arrêter de fumer, de devenir végétarienne.

J’ai retrouvé celui qui allait devenir mon mari. Un amour d’adolescence. Qui comprenait mes choix même s’il ne les partageait pas tous.

Et Tom est arrivé pour m’encourager à aller encore plus loin. Un besoin de retour à la terre pour pouvoir nourrir mon petit bonhomme du mieux possible. Sortir de la ville et de la pollution pour lui offrir un cadre de vie plus serein.

Nous y voilà presque aux bottes de fermière. Il reste encore un étape en préparation : sortir de la ville.