20 avril 2013 En 2009, la première des raisons m’est apparue comme évidente après le visionnage du film HOME de Yann Arthus Bertrand (dispo gratuitement sur youtube) : préserver la planète. Pour résumer :

  • Consommer un kilo de boeuf peut émettre autant de CO2 qu’un aller-retour Paris-Marseille en voiture.
  • 9000, c’est en kilos la quantité de viande qui est avalée par l’ensemble des habitants de la planète en une seule seconde. Soit 40 kilos par an et par habitant.
  • Plus de 50% des céréales commercialisées dans le monde sont destinées à l’élevage et aux agro-carburants.
  • Les trois-quarts des ressources de pêche sont épuisées, en déclin ou à la limite de l’être.

Je ne me sentais pas encore prête à franchir le pas mais la graine était semée quelque part dans mon esprit. L’année suivante, j’ai profité d’une retraite de méditation vipassana de 10 jours durant laquelle on nous sert une alimentation exclusivement végétarienne pour continuer sur ma lancée . Ma deuxième motivation est venue renforcer ma décision en voyant la quantité astronomique d’hormones de croissance, antibiotiques et autres médicaments contenus dans la viande et le poisson que nous consommons aujourd’hui. « Avec la viande industrielle, on a changé de monde. Il faut « fabriquer » massivement et de plus en plus rapidement de la viande. Et pour cela, il existe des techniques qui sont bien connues, efficaces pour doper la croissance des muscles d’un animal. Par exemple, des produits contre les champignons qui prolifèrent dans les élevages industriels, des anti-parasitaires, des antibiotiques par centaines de tonnes, des hormones de croissance qui sont pratiquement interdites en Europe et quantité de produits dont on connaît très mal la toxicité à long terme, mais qui tous permettent des gains de productivité. Le maître-mot de la viande industrielle, c’est productivité. » (Fabrice Nicolino, journaliste et auteur de Bidoche). Quand on me parle de viande bio, je m’interroge et repense à la réponse de F. Nicolino au sujet des boucheries traditionnelles qui proposent de la viande tracée sous signe de la qualité (bio, labels) « des bovins qui sont dans les pâturages une grande partie de l’année et qui, a priori, échappent à l’univers industriel, sont tout de même nourris en partie par du soja transgénique venu d’Amérique latine. » Quant au poisson, en bonne parisienne « branchouille » que j’étais à une époque, j’ai sur-consommé les sushis pendant des années. Après avoir visionné plusieurs reportages dont « pièces à conviction » diffusé sur France 3 en juin 2010 (ci-joint) au cours duquel, l’éleveur avoue ne jamais consommer ses saumons…j’ai réfléchi. On pense manger du poisson plein d’omega 3 bon pour la santé, en réalité, on s’intoxique. Et la dernière raison qui a fait déborder mon vase est la cruauté des méthodes industrielles actuelles. De tout temps, l’homme a chassé et pêché pour se nourrir. C’est souvent ce que me disent les défenseurs des omnivores. Soit. C’est vrai. L’animal avait alors une chance de s’en sortir, il n’était pas élevé pour être manger. Aujourd’hui, la vie des animaux d’élevages n’a qu’un seul sens : être mangé par l’homme. Ils sont élevés dans des conditions atroces pour finir dans nos assiettes. Moi, ça me dérange. Dans ces cas-là, il y a toujours un petit rigolo pour dire « et le cri de la carotte quand tu la manges, ça ne te gène pas? « . Je n’ai toujours pas trouvé de répartie intelligente à ce genre de remarque. Si vous avez des idées : à vos commentaires 😉 Et non, ce n’est pas super facile de devenir végétarien. Il y a les remarques des proches à qui il faut expliquer, avec beaucoup de respect, que ce n’est pas une lubie mais une décision réfléchie. Et puis, devenir végétarien, ça ne veut pas dire, on arrête de manger du poisson et de la viande et on ne change rien à son alimentation. Ca signifie apprendre à cuisiner des légumineuses, du tofu, du quinoa, du boulgour, toutes sortes d’aliments qu’on n’avait jamais vu dans son assiette auparavant. S’inspirer des recettes indiennes, pleines de saveurs et d’épices pour ne pas se retrouver avec des plats tout fades. Si vous êtes vraiment accrocs à la viande ou au poisson, vous pouvez opter pour la version « flexitarien » un peu moins radicale et diminuer votre consommation de viande/poisson tout en commençant à prendre l’habitude de cuisiner d’autres protéines que les protéines animales. Ce sera toujours hyper bénéfique pour la planète…même si je vous mets au défi de ne pas repenser à toutes ces hormones et médicaments quand vous mangerez ! Souvent, le point qui suit dans la conversation concerne les légumes bourrés de pesticides. Evidemment, je consomme quasi-exclusivement des légumes et légumineuses bio. Je dis souvent que je ne suis pas une végétarienne radicale ni extrémiste. Quand, pour des raisons de facilité ou de courtoisie, c’est plus facile de manger ce qu’on m’offre, je le fais. Je ne cherche pas non plus à culpabiliser ceux qui continuent à consommer des animaux. J’essaie juste d’éveiller les consciences en partageant mon expérience. De nombreux restaurants à Bruxelles (et ailleurs) ont lancé l’initiative des « veggies jeudis ». Si un jour par semaine, vous choisissez d’opter pour une alimentation végétarienne, je suis convaincue que la planète vous remerciera. Notre organisme n’a pas besoin de manger de la viande tous les jours. La question qui suit est souvent la même : est-ce que j’imposerai à mon petit bonhomme mon choix de végétarisme ? Non. Il a déjà mangé du poulet bio. J’essaie désespérément de trouver du poisson blanc bio : je n’ai pas encore trouvé de fournisseur local. Il fera ses propres choix même si mon intention est de l’habituer à manger des protéines végétales régulièrement pour savoir qu’il existe des alternatives au sacro-sain repas viande+féculent+légumes.